Au Togo, Gilchrist Olympio prolonge son bail à la tête de l’Union des Forces du Changement (UFC). L’alternance devra encore attendre.
« L’avenir de l’UFC, de la contestation politique, et du Togo, devront demain être imaginés et poursuivis par des jeunes hommes et femmes de moins de 80 ans », a déclaré en novembre 2017 Gilchrist Olympio au temps fort de la crise politique qui secouait le Togo. Et pourtant le 12 aout 2023, à l’unanimité le fils de Sylvanus Olympio a prolongé son bail à la tête de parti « Détia ». On l’aura compris l’heure de l’alternance au sein de l’UFC n’a pas encore visiblement sonné.
Par ailleurs, il faille rappeler que depuis sa naissance en 1992, l’Union des Forces du Changement (UFC), n’a connu qu’un seul président : Gilchrist Olympio.
Manifestement, l’ex opposant historique qui n’a jamais manqué l’occasion d’appeler de ses vœux à une alternance au sommet de l’État togolais, a semble-t-il opté pour la continuité à la tête de la première force politique de l’opposition parlementaire.
Malgré son âge avancé (86 ans), des soucis de santé épisodiques et les querelles intestines qui secouent sa famille politique « le maréchal », comme l’on le surnomme est toujours aux commandes du parti qui se réclame héritier du mouvement « Ablodé » de l’ex Comité de l’Unité Togolaise (CUT).
L’addiction du pouvoir dont fait preuve celui qui est le chef de file l’opposition togolaise depuis les législatives de décembre 2018 est loin d’être singulière sur la terre de nos aïeux. En effet, bon nombre de ses pairs africains n’ont jamais voulu aussi passer le témoin et se sont accrochés à la tête de leurs familles politiques jusqu’à leurs derniers soupirs. Il s’agit de Yaovi Agboyibor au CAR, d’Etienne Tshisekedi à l’UDPS, de Morgan Tsvangirai au MDC, John Fru Ndi au SDF ou encore Henri Konan Bédié au PDCI. Au Sénégal, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) est dirigé, d’une main de fer depuis son avènement en 1974, par Abdoulaye Wade qui est aujourd’hui un nonagénaire.
Pour rappel, Il est important de souligner que durant leur parcours politique, les opposants susmentionnés ont fait de l’alternance politique au sommet de l’Etat leur cheval de bataille. Cependant force est de constater qu’ils ont pris soin d’appliquer le contraire au sein de leur chapelles politiques. Comme quoi faites ce que je vous dis et non ce que je fais.
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