L’ancien Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a été inculpé pour atteinte aux biens publics, faux et usage de faux et placé sous mandat de dépôt ce lundi 19 août par la Cour suprême du Mali. Cette décision fait suite à une semaine de garde à vue dans le cadre d’une enquête portant sur la gestion financière de la Primature durant son mandat.
Choguel Maïga avait été écarté du pouvoir en novembre 2024 par les autorités militaires de transition, à la suite de désaccords croissants sur la conduite du pays. Moins d’un an plus tard, il se retrouve au centre d’un vaste dossier judiciaire.
Selon plusieurs sources judiciaires, les accusations reposent sur des éléments contenus dans un rapport du Vérificateur Général. Ce dernier fait état de malversations présumées portant sur plusieurs milliards de francs CFA, notamment au sein de l’Agence de gestion du fonds d’accès universel (AGEFAU) et de la Primature.
L’arrestation de Choguel Maïga intervient dans un contexte de durcissement du régime militaire malien entre dissolution de partis politiques, arrestations de journalistes et surveillance renforcée des opposants.
Néanmoins, d’autres observateurs y voient un signal fort en faveur de la lutte contre la corruption dans un pays régulièrement épinglé pour la mauvaise gestion des deniers publics.
Le dossier judiciaire de Choguel Maïga devrait connaître de nouveaux développements dans les semaines à venir, alors que ses partisans dénoncent un « règlement de comptes politique » et que les autorités assurent vouloir laisser la justice faire son travail « en toute indépendance ».
Aïda Rachel KOUMONDJI (stagiaire)
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