Le Kenya enverra 600 policiers supplémentaires en Haïti le mois prochain pour renforcer une mission internationale de lutte contre les gangs, a déclaré vendredi le président William Ruto lors d’une visite du Premier ministre haïtien destinée à accélérer les déploiements au sein de la force.
Au moins 10 pays ont promis d’envoyer un total d’environ 2 900 soldats pour participer à l’opération de soutien à la sécurité multinationale (MSS) dirigée par le Kenya, rapporte Reuters.
Mais seulement 430 d’entre eux ont été déployés depuis le lancement de la mission autorisée par l’ONU en juin, près de 400 d’entre eux étant originaires du Kenya.
Les gangs armés, qui contrôlent la majeure partie de la capitale Port-au-Prince, continuent de gagner du terrain. La semaine dernière, des membres du gang Gran Grif ont mené l’une des attaques les plus meurtrières du pays ces dernières années, tuant au moins 115 personnes dans une région agricole.
W. Ruto a expliqué aux journalistes que la mission avait pour objectif d’améliorer la sécurité en Haïti, qualifiant la lutte contre les gangs de « bataille que nous pouvons gagner ». Il a ajouté que les 600 officiers supplémentaires envoyés par le Kenya étaient en formation et seraient prêts à prendre leurs fonctions le mois prochain.
Aux côtés de Ruto, le Premier ministre haïtien Garry Conille a salué la réponse de la police au massacre de la semaine dernière.
« La police et le contingent (kenyan) ont pu se déployer par la route en quelques heures, pratiquement, pour s’assurer que la ville en question soit rapidement protégée », a reconnu Conille.
Plus de 700 000 personnes en Haïti ont fui leurs foyers et plus de cinq millions de personnes souffrent de la faim, soit près de la moitié de la population, selon les Nations Unies.
Le mois dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé à l’unanimité la prolongation du mandat de la force conduite par le Kenya pour une année supplémentaire. La proposition américaine de transformer la mission en mission de maintien de la paix de l’ONU a été abandonnée dans la résolution en raison de l’opposition de la Russie et de la Chine.
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