La France a décidé de suspendre les mobilités étudiantes avec le Niger, le Mali et le Burkina Faso, a révélé vendredi 15 septembre le journal français « Le Monde ».
Plusieurs étudiants du Sahel ont reçu fin août un message de la diplomatie française les informant de l’annulation de leur séjour en France. Cela s’explique par la crise diplomatique en cours avec ces trois pays du Sahel.
« J’ai le regret de vous informer que nous annulons notre soutien pour votre séjour en France, toutes les prestations de Campus France sont annulées (billet d’avion, allocations et assurance santé) », annonce un interlocuteur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères dans un e-mail parvenu le 30 août à un étudiant burkinabè et dont la teneur a été dévoilée par le quotidien français.
L’interlocuteur du Quai d’Orsay explique dans son message que cette décision fait suite aux « événements intervenus à Niamey (capitale du Niger) fin juillet », en allusion à la prise de pouvoir du 26 juillet par les militaires dans cet État du Sahel.
« La France a suspendu son aide au développement à destination du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Cette décision concerne également les bourses de mobilité du gouvernement français, dont vous êtes bénéficiaire », a-t-il détaillé. Soit une somme de 1 500 euros mensuels, pour une durée de trois mois, que devait percevoir l’étudiant burkinabè doctorant en géographie durant son séjour de recherche en France.
Le « contexte sécuritaire » a conduit à une forte réduction du nombre d’agents présents dans les consulats, limitant de fait la capacité à délivrer des visas, justifie-t-on auprès du Quai d’Orsay.
« Il n’a jamais été question et il ne sera jamais question ni de faire payer les populations pour les erreurs de leurs dirigeants ni de confondre coopération scientifique et politique », ajoute l’entourage de la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, cité par Le Monde.
La délivrance de nouveaux visas sera effective d’ici peu car la situation sera « réévaluée dans les semaines à venir à l’aune de l’évolution sécuritaire dans la région ». Pour les proches de la ministre, « les intellectuels, les chercheurs et les étudiants qui doivent se rendre en France et qui détiennent déjà un visa pourront, comme les artistes, continuer de le faire ».
Quelques jours plus tôt, une directive administrative, émanant des Directions régionales des Affaires culturelles (Drac) appelant à suspendre toute collaboration avec des artistes du Niger, du Mali et du Burkina Faso, a créé la polémique.
Lors d’un déplacement en Côte-d’Or (est de la France), vendredi 15 septembre, Emmanuel Macron s’est voulu rassurant, en affirmant : « Lorsqu’on dit qu’il n’y aura pas de visa ou qu’on annule tous les événements qui seraient faits en France avec tous les artistes venant du Burkina Faso, du Mali ou du Niger : c’est faux, ça ne se passera pas ».
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