Le ministre béninois des Mines, Samou Seidou Adambi, présent à Niamey dans le cadre de la session du comité inter-États de pilotage du projet Pipeline n’a pas été reçu par le général Abdourahamane Tiani, Président du Niger. Il était aussi porteur d’un message du président Patrice Talon.
C’est ce qu’il a déclaré ce mercredi 29 mai 2024 à sa descente d’avion à Cotonou.
« J’étais également porteur d’un message du président de la République, son excellence Monsieur Patrice Talon à son homologue frère nigérien le général Tiani Abdourahamane qui n’a pas voulu me recevoir pour donc prendre ce message là. », a déclaré Samou Seidou ADAMBI, à sa descente d’avion à Cotonou.
A l’issue des deux jours de réunion, aucune solution ne semble avoir été trouvé. Au sujet de l’ouverture côté nigérien de la frontière terrestre, « il a été dit à la partie nigérienne de soumettre le problème au plus haut niveau avec une solution à trouver dans les meilleurs délais possibles », a expliqué le ministre béninois.
« Le Bénin va continuer à jouer son rôle dans les relations bilatérales » avec le Niger « mais aussi dans les obligations qui sont les nôtres dans le projet de pipeline », a-t-il conclu.
Le Niger a inauguré l’oléoduc géant qui doit permettre l’acheminement jusqu’au Bénin du pétrole brut extrait du gisement d’Agadem (sud-est) par la China National Petroleum Corporation (CNPC), une société pétrolière appartenant à l’Etat chinois. Le premier chargement n’a été possible que grâce à la médiation de la société chinoise Wapco, partenaire du Bénin et du Niger pour la gestion de l’oléoduc.
Patrice Talon avait dit ouvertement en mi-mai que les prochains chargements ne se feraient que si le Niger rouvrait complètement sa frontière avec le Bénin.
Niger-Bénin, une relation de voisinage tendue
Le Niger et le Bénin n’entretiennent plus de bonnes relations de voisinage depuis l’avènement du coup d’État de juillet 2023 et les sanctions imposées par la CEDEAO. La fermeture des frontières, les menaces d’intervention militaire ont fini par créer une méfiance qui ne dit pas son nom. Niamey est allé plus loin en accusant Cotonou d’abriter des bases militaires françaises et plus graves de servir de base arrière pour entraîner des terroristes. Ces accusations hors du commun montrent à quel point les relations sont tendues. « C’est pour des raisons simples de sécurité (que) nous avons gardé cette frontière fermée », a précisé, lors d’un point presse à Niamey, le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine
Le gouvernement béninois balaie ses propos du revers de la main. « Une base militaire n’est pas une aiguille dans une botte de foin quand même. Le Premier ministre peut déployer les moyens satellitaires qu’il veut avec ses alliés militaires du moment pour vérifier si on a une base militaire », avait laissé entendre le porte-parole du gouvernement béninois, lors d’une interview.
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