La Corée du Sud a vécu vendredi un nouvel épisode d’invraisemblable chaos. Le pays traverse une crise qui ne dit pas son nom.
Destitué le 14 décembre, le président Yoon Suk Yeol est cloîtré dans sa maison dans les hauteurs du quartier chic de Hannam à Séoul, rapporte l’AFP.
Vendredi matin, une équipe du Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) qui centralise l’enquête pour « rébellion » contre M. Yoon a pénétré dans la résidence présidentielle pour tenter d’arrêter le président déchu, qui avait auparavant ignoré trois citations à comparaître pour être interrogé.
Depuis qu’un mandat d’arrêt a été délivré contre lui le 31 décembre pour sa déclaration ratée de la loi martiale le 3 décembre, des centaines de ses partisans sont rassemblés dans les alentours, campant sur place jour et nuit et se disant prêts à le défendre.
La centaine de policiers et de procureurs du CIO s’est retrouvée face à plus de 200 personnes qui se tenaient par les bras pour leur bloquer le passage.
Le président déchu retranché chez lui n’a pas non plus être arrêté par des enquêteurs qui ne pouvaient rien face aux gardes du corps deux fois plus nombreux.
Des soutiens indéfectible
« Nous sommes rassemblés ici aujourd’hui, prêts à risquer nos vies », affirme à l’AFP Lee Hye-sook, 57 ans, qui accuse l’opposition d' »essayer de transformer notre pays en Etat socialiste comme la Corée du Nord ».
« C’est une lutte contre les forces anti-étatiques. Nous sommes confrontés à une situation où notre pays peut préserver la démocratie libérale ou la perdre », affirme Choi Sung-hwan, 47 ans, arrivé sur place jeudi soir.
« Nous devons nous battre jusqu’au bout. Il ne s’agit pas seulement de protéger le président, il s’agit de protéger la démocratie libérale », ajoute-t-il.
Un important dispositif policier encadre ces manifestants, après des échauffourées la veille au soir entre partisans et détracteurs de M. Yoon.
Les enquêteurs ont jusqu’à lundi pour exécuter le mandat d’arrêt délivré par un tribunal de Séoul contre M. Yoon, qui expire au bout de sept jours. Dans une lettre à ses partisans mercredi le dirigeant déchu avait promis de « se battre jusqu’à la fin ».
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