Guillaume Soro a pris une longueur d’avance sur tous ses adversaires politiques en Côte d’Ivoire. L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne a annoncé sa candidature à la présidentielle depuis 2023. Même si ça n’a pas marché en 2020, il se prépare déjà et l’a annoncé de façon subtile.
Un tour sur le compte Twitter permet de voir l’intention de l’ancien Premier ministre. Il a mis en biographie : » Candidat à la Présidence Ivoirienne 2025″. De là, certains peuvent se demander comment en se fiant à ses dernières mésaventures en terre ivoirienne ?
Guillaume Soro, de péripéties en péripéties
En effet, le numéro 1 du mouvement Générations et peuples solidaires (GPS) fut le premier candidat déclaré à la présidentielle de 2020. C’était dans un entretien à RFI et France 24 que l’ancien chef de la rébellion ivoirienne, ex-président de l’Assemblée nationale passé à l’opposition, a annoncé qu’il est candidat à l’élection présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire.
« Je ne vois absolument pas de raison pour que la justice (ivoirienne) m’empêche d’être candidat », a-t-il dit à l’époque. Et pourtant, quelques mois plus tard, son avion fera demi-tour après avoir voulu se poser à Abidjan. Un fait qui marque le début d’un exil dont même les devins n’ont pas encore deviné la fin.
On se rappelle que même l’investiture symbolique de M. Soro s’est faite en son absence devant quelque 600 sympathisants regroupés dans la salle de réception de l’hôtel Belle Côte. Celui qui a dit ouvertement que l’élection présidentielle de 2020 n’aura pas lieu n’a finalement tout suivi que de loin. Alassane Ouattara, « son mentor » dont il est devenu opposant brigue son troisième mandat malgré les débats de constitutionnalistes.
Guillaume Soro a été reconnu coupable de « recel de détournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux » lors de l’achat de sa résidence d’Abidjan en 2007, alors qu’il était Premier ministre d’un gouvernement d’union nationale. Il est condamné à 20 ans de prison et un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui.
Il a été également condamné à 4,5 milliards FCFA d’amende (6,8 millions d’euros), la confiscation de sa maison, la privation de ses droits civiques, ainsi qu’à verser 2 milliards de FCFA (3 millions d’euros) de dommages et intérêts à l’Etat de Côte d’Ivoire. Le 22 avril 2020, la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CAFDHP, organe judiciaire de l’Union africaine) avait ordonné à la Côte d’Ivoire de suspendre le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro et de remettre en liberté 19 de ses proches, emprisonnés.
En novembre 2023, il se rend à Niamey pour rencontrer les autorités de transition après avoir annoncé la fin de son exil. Tout porte à croire qu’il compte élire domicile au Niger, pays dirigé par une junte depuis le coup d’Etat contre l’ancien président Mohamed Bazoum.
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