Au Sénégal, la principale coalition de l’opposition, « Yewwi Askan Wi », a appelé vendredi à une manifestation à Dakar. Le rassemblement a pourtant été interdit par la préfecture. Après affrontement entre police et population, au moins deux personnes sont mortes selon les premières informations.
Trois figures de l’opposition ont été arrêtées, a indiqué le porte-parole du parti Pastef, Ousseynou Ly. Le leader de l’opposition, Ousmane Sonko, et le maire de Dakar, Barthélémy Dias, autre ardent pourfendeur du président Macky Sall, ont été empêchés de sortir de chez eux par les forces de sécurité, a-t-il expliqué.
Différents quartiers de la capitale ont été le théâtre d’affrontements entre jeunes lançant des pierres et policiers les tenant à distance à coups de gaz lacrymogènes ou les dispersant à l’aide de grenades assourdissantes dans la fumée des pneus incendiés. En Casamance (sud), l’opposition a accusé les forces de sécurité d’avoir tiré à balles réelles.
A Dakar, un jeune homme ou une jeune femme, selon les sources, a péri quand un projectile a mis le feu dans un local où il ou elle se trouvait, a indiqué un responsable de la Croix-Rouge sous couvert d’anonymat. La presse et l’opposition ont fait état d’une deuxième décès à Bignon. De nombreuses sources évoquent deux morts sans qu’aucun bilan officiel ne soit encore disponible. Selon les médias locaux, 200 personnes arrêtées ont été arrêtées à Dakar et Ziguinchor.
L’opposition dénonce l’invalidation de la liste nationale de la coalition Yewwi Askan Wi, menée par le parti de M. Sonko. Elle y voit un stratagème du président Macky Sall pour écarter ses adversaires. L’invalidation écarte des législatives M. Sonko et certaines figures d’opposition.
Cette dernière a menacé d’empêcher la tenue des élections si Yewwi Askan Wi n’y participe pas. En fait, Yewwi peut toujours concourir avec une liste nationale, mais composée de suppléants.
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