À l’heure où les capitales africaines rivalisent d’innovation culturelle, Lomé entend affirmer sa place. À travers le Festival international Son & Lumière (FSL), le complexe Savania mise sur la technologie événementielle, la musique et l’expérience immersive pour proposer un nouveau visage de la culture togolaise.
À quelques heures du lancement de la 2ᵉ édition, prévue du 19 au 21 décembre 2025, Teku Koku Eric David, communicant et créateur de contenu au complexe Savannia, revient sur l’esprit, les ambitions et les nouveautés de cet événement inédit.
Un Festival Son & Lumière à Lomé : qu’est-ce qui sous-tend une telle initiative ?
L’idée est née d’un constat simple ; le Togo ne dispose pas encore d’un festival de grande envergure, véritablement identifié et reconnu autour du concept du son et de la lumière. C’est précisément ce vide que nous avons voulu combler, d’où l’appellation de Festival Son et Lumière. Notre ambition est de proposer un événement singulier, en faisant du son et de la lumière son identité centrale.
Il faut souligner que ce type de festival demeure encore rare dans la sous-région. Réunir, sur une même scène, une forte ingénierie sonore, un dispositif lumineux ambitieux et une programmation riche en DJs capables de créer une véritable atmosphère festive reste peu commun. À travers cette initiative, nous souhaitons offrir au public togolais une expérience immersive, comparable à celles proposées dans de grandes capitales capitales, de grandes villes.
À quelques heures du début de la 2ᵉ édition, quel est votre état d’esprit ?
Comme vous pouvez le constater, nous sommes pleinement mobilisés et en pleine phase de préparation du festival. L’état d’esprit est très positif. À Savannia, chaque événement que nous organisons repose sur une grande confiance dans notre capacité à accueillir du public, en grand nombre. Combler la satisfaction de ce dernier reste notre priorité absolue. La préparation se fait dans une parfaite harmonie. Créateurs de contenu, équipes logistiques, communication, service, administration ; chacun est concentré sur son rôle, avec un esprit d’équipe très fort. Cette cohésion nous rassure énormément.
Nous abordons donc cette édition avec beaucoup de sérénité et d’ambition. L’objectif initial est d’accueillir au moins 15 000 festivaliers, mais si l’engouement nous permet d’atteindre 30 000 participants, nous sommes prêts à relever le défi.
Y a-t-il un thème particulier pour cette édition ?
Il n’y a pas, à proprement parler, de thème spécifique cette année. Le fil conducteur reste le même ; le Festival Son & Lumière. Nous mettons volontairement l’accent sur ces deux éléments, parce qu’ils constituent l’ADN même de l’événement. Lorsque l’on parle de son et de lumière, il s’agit d’aller au-delà de la conception classique de la culture, souvent limitée aux traditions. La culture, aujourd’hui, intègre aussi l’ingénierie : l’ingénierie du son, l’ingénierie électronique et le savoir-faire numérique. Ce sont des dimensions essentielles qu’il faut valoriser et faire découvrir au public. Dans toutes les grandes capitales du monde, les activités culturelles s’appuient désormais sur l’innovation technologique, les jeux de lumière, les couleurs et l’éblouissement visuel. Ces éléments participent pleinement à l’expérience culturelle. L’objectif est de matérialiser notre culture, que nos artistes portent déjà avec succès à l’international, et de la diffuser dans un écosystème où le son et la lumière occupent une place centrale. Une œuvre musicale peut être revisitée, remixée et transformée pour offrir une expérience nouvelle, plus immersive, enrichie par des jeux de lumière plus harmonieux, plus spectaculaires et plus attractifs tout au long de la soirée. Le festival va encore plus loin en créant une interaction directe entre les artistes et le public. Le DJ travaille sur la transformation des œuvres pendant que l’artiste, porteur de cette création, peut être présent sur scène au même moment. Cette proximité renforce l’engagement du public et crée un écosystème où chaque spectateur se sent au cœur de la créativité.
Ici, le public n’est pas simple observateur. Il devient acteur du spectacle. C’est précisément cette immersion, portée par le son et la lumière, qui fait l’identité et l’impact du Festival Son & Lumière.
À quoi s’attendre pour cette 2ᵉ édition prévue du 19 au 21 décembre 2025 ?
Lors de la première édition, le Festival s’était étendu sur une période relativement longue, allant jusqu’à 21 jours. Pour cette deuxième édition, nous avons fait le choix de concentrer l’événement sur trois jours intenses, afin de proposer une expérience plus dense, plus rythmée et plus impactante pour le public.
Autre nouveauté : alors que l’édition précédente s’était entièrement déroulée au Complexe Savannia, cette année, le Festival innove en investissant un second site. Le dernier jour, les activités se délocaliseront sur le parking du Palais des Congrès de Lomé.
Enfin, un point essentiel mérite d’être souligné : l’accès au Festival est désormais gratuit. L’an dernier, les entrées étaient payantes et une partie du public avait exprimé des réserves à ce sujet. Cette année, nous avons souhaité lever cette barrière afin de permettre au plus grand nombre de vivre pleinement l’expérience. Le principe est simple : l’entrée est libre, et chacun profite du son, de la lumière et de l’ambiance, tout en consommant sur place. Ce sont là les principales évolutions de cette deuxième édition, pensée pour être plus accessible, plus dynamique et encore plus immersive.
Quel message adressez-vous aux amoureux du son et de la lumière ?
Le message est de venir danser, vibrer et partager avec nous une expérience autour du son et de la lumière. Savannia n’est pas seulement un lieu, c’est un véritable complexe culturel. Nous avons beaucoup de choses à faire découvrir au public, notamment à celles et ceux qui aiment la culture togolaise, la gastronomie locale et la musique, aussi bien nationale que sous-régionale. Cette édition accueillera d’ailleurs des artistes venus d’autres pays de la sous-région, ce qui enrichira encore davantage l’expérience.
Nous invitons donc le public à venir nombreux, à profiter pleinement de ces trois jours de festivités et à célébrer avec nous la fin d’année dans une ambiance exceptionnelle. Comme toujours, l’objectif est d’offrir un moment mémorable, à la hauteur des attentes.
Pourquoi avoir choisi des artistes venus du Nigéria ?
Aujourd’hui, lorsqu’on évoque l’artiste invité en provenance du Nigéria, ce n’est pas caché. C’est bien Ruger. Nous accueillons également une DJ nigériane de grand talent, reconnue pour la qualité de ses performances. Pour nous, un festival de cette envergure doit impérativement garantir un haut niveau d’excellence, tant sur le plan artistique que technologique et innovant. Faire venir une DJ qui se produit sur de grandes scènes à travers le monde, qui maîtrise parfaitement son art et qui figure parmi les références actuelles en Afrique, permet non seulement d’offrir un spectacle de qualité au public togolais, mais aussi de créer des opportunités d’échange et d’inspiration pour les DJs et artistes locaux.
Au-delà des performances, notre ambition est de rapprocher les artistes, les professionnels de la musique et le public togolais de figures qui incarnent la réussite culturelle sur le continent. Ces rencontres peuvent inspirer la jeunesse dans ses choix artistiques, professionnels et créatifs.
S’agissant de Ruger, c’est un jeune artiste nigérian au parcours remarquable, qui a enchaîné jusqu’à quinze titres à succès, sans échec notable. Chacune de ses productions continue de séduire le public africain. L’inviter sur une scène togolaise, c’est offrir au public national l’occasion de découvrir un artiste au charisme affirmé, dont la carrière constitue un véritable modèle de réussite. Au-delà de la qualité vocale, il incarne une trajectoire professionnelle inspirante, à observer, à encourager et dont on peut s’inspirer.
Ce type de talent international est ensuite associé aux artistes togolais, qui sont eux aussi des références et des modèles de réussite. Des noms comme Conii Gangster, Pikaluz , Black-T ou Joachin Migos s’imposent naturellement. Ils font partie intégrante du quotidien musical du public togolais, et un festival de cette dimension ne peut se concevoir sans leur participation.
L’objectif est de créer une véritable synergie entre talents internationaux et nationaux, de mettre en avant les nouvelles œuvres, les innovations artistiques et les derniers projets de chacun, afin de bâtir un écosystème festif cohérent, dynamique et fédérateur. Donc au final, c’est la fête de fin d’année qui est la plus belle.
Qui peut participer au festival ?
Le festival s’adresse à tout le monde, sans distinction, dès lors qu’ils souhaitent découvrir un univers mêlant son, lumière, artistes et musique. L’ambiance est volontairement festive, immersive et accessible, afin que chacun puisse s’y retrouver. Il est important de préciser que l’événement suscite déjà un réel engouement au-delà de nos frontières. Des ressortissants du Ghana et du Bénin se sont d’ores et déjà manifestés à travers leurs réservations et prévoient également de participer au déjeuner.
Par ailleurs, l’un des atouts majeurs de l’événement réside dans sa flexibilité. Le public peut arriver à tout moment. Les spectacles débutent chaque jour à partir de 18 heures au Complexe Savania et se poursuivent jusqu’à l’heure du matin. À partir de 2 heures, la vie nocturne prend le relais avec une programmation alternative, toujours riche en artistes et en performances, jusqu’à 6 heures du matin.
Ainsi, quelle que soit l’heure d’arrivée, chaque participant trouvera une offre culturelle à consommer, dans un cadre pensé pour maintenir une dynamique continue tout au long de la nuit.
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