Le 12 juin dernier lors des réunions d’Afreximbank et du forum AfriCaribbean sur le commerce et l’investissement à Nassau, Aliko Dangote, l’homme d’affaires nigérian et président du Groupe Dangote, a révélé que des acteurs puissants de l’industrie pétrolière ont tenté de saboter le projet de raffinerie de son groupe. Cette déclaration fracassante met en lumière les défis rencontrés par les investisseurs locaux dans le secteur stratégique du raffinage du pétrole en Afrique.
Lors de la conférence de presse à Lagos, Dangote a dénoncé ce qu’il a décrit comme des tentatives concertées de la part de la « mafia pétrolière » pour faire échouer la mise en service de la raffinerie Dangote, un projet d’envergure qui devrait transformer le paysage énergétique de la région. « Nous avons été confrontés à des tentatives d’intimidation, de sabotage, et même à des obstacles réglementaires artificiellement créés pour retarder notre progression, » a déclaré Dangote.
La raffinerie Dangote, située dans la zone franche de Lekki au sud-est de Lagos, est l’une des plus grandes raffineries de pétrole au monde. Avec une capacité de production de 650 000 barils par jour, elle vise à réduire la dépendance du Nigeria aux importations de produits pétroliers raffinés, tout en créant des milliers d’emplois et en stimulant l’économie locale.
Les allégations de Dangote ne sont pas sans fondement. L’industrie pétrolière est historiquement marquée par des rivalités féroces et des enjeux géopolitiques considérables. Les acteurs établis peuvent voir d’un mauvais œil l’émergence de nouveaux concurrents susceptibles de redistribuer les cartes du pouvoir et des profits.
Au-delà des difficultés, une réelle volonté d’avancer
Des sources proches du projet ont confirmé que des incidents de sabotage ont été signalés sur le site de construction de la raffinerie. Des équipements clés ont été endommagés, entraînant des retards dans les phases critiques de la mise en service. En outre, des pressions politiques auraient été exercées pour compliquer l’obtention de licences et de permis nécessaires à l’exploitation.
Malgré ces défis, le projet bénéficie d’un soutien important de la part du gouvernement nigérian. L’ancien président Muhammadu Buhari a réaffirmé son engagement à soutenir les initiatives visant à renforcer l’autosuffisance énergétique du pays. « La raffinerie Dangote est une étape cruciale pour l’avenir énergétique du Nigeria. Nous ne laisserons pas les intérêts particuliers entraver notre progrès, » a-t-il déclaré.
Les réactions des experts du secteur énergétique sont également majoritairement positives. Ils estiment que la raffinerie pourrait non seulement stabiliser les prix des carburants au Nigeria, mais aussi exporter des produits raffinés vers d’autres pays africains, renforçant ainsi la position économique du Nigeria sur la scène internationale.
Aliko Dangote reste optimiste quant au succès de la raffinerie. Il a assuré que toutes les mesures nécessaires sont prises pour sécuriser le site et protéger le projet contre de futures tentatives de sabotage. « Nous sommes déterminés à mener ce projet à terme pour le bien du Nigeria et de toute l’Afrique, » a-t-il conclu.
Le secteur pétrolier nigérian, avec ses défis et ses opportunités, continue d’être au centre des attentions. La réussite de la raffinerie Dangote pourrait bien marquer un tournant décisif pour l’industrie énergétique du continent africain, malgré les tentatives de déstabilisation par des forces opposées au changement.
Thérèse d’Avila DOUTI
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