Le Pape François favorable à la bénédiction des couples de même sexe

Le Pape François favorable à la bénédiction des couples de même sexe

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Le Vatican a publié une lettre du pape François adressée à plusieurs cardinaux conservateurs, suggérant que les couples de même sexe peuvent recevoir la bénédiction, tant qu’elle ne s’apparente pas à un mariage.

Voici une nouvelle qui fera des remous. Le pape bouscule de nouveau la doctrine de l’Église. Dans une lettre adressée en juillet à des cardinaux conservateurs, publiée lundi par la Congrégation pour la doctrine de la foi et relayée par le portail d’informations pontificales Vatican News, le pape François a suggéré que les « unions de personnes de même sexe » pouvaient faire l’objet de bénédictions, tant que celles-ci ne s’apparentent pas au sacrement du mariage.

Le pape répondait dans sa lettre à cinq questions (« dubias » selon le terme latin utilisé, littéralement « doutes ») adressées par cinq cardinaux conservateurs, dont le Guinéen Robert Sarah, portant sur plusieurs points de controverse dans la communauté catholique.

L’une d’entre elles portait sur l’avis du pape sur les pratiques de bénédiction de « couples de même sexe », contraires à la doctrine en vigueur mais déjà effectuées par des prêtres frondeurs en Allemagne et en Belgique.

Dans sa lettre de réponse, le pape a fait preuve d’une certaine nuance.

Voici l’intégralité de sa réponse :

Réponse du pape François au deuxième Dubium

a) L’Église a une conception très claire du mariage : union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la procréation. Seule cette union peut être appelée « mariage ». D’autres formes d’union ne le réalisent que « de manière partielle et analogue » (Amoris Laetitia 292), de sorte qu’elles ne peuvent pas être strictement appelées « mariage ».

b) Ce n’est pas seulement une question de noms, mais la réalité que nous appelons mariage a une constitution essentielle unique qui nécessite un nom exclusif, non applicable à d’autres réalités. C’est sans aucun doute bien plus qu’un simple « idéal ».

c) Pour cette raison, l’Église évite tout type de rite ou de sacramentel qui pourrait contredire cette conviction et suggérer que ce qui n’est pas le mariage est reconnu comme mariage.

d) Cependant, dans nos relations avec les gens, nous ne devons pas perdre la charité pastorale, qui doit imprégner toutes nos décisions et nos attitudes. La défense de la vérité objective n’est pas la seule expression de cette charité ; cela inclut également la gentillesse, la patience, la compréhension, la tendresse et l’encouragement. Par conséquent, nous ne pouvons pas être des juges qui se contentent de nier, de rejeter et d’exclure.

e) C’est pourquoi la prudence pastorale doit discerner adéquatement s’il existe des formes de bénédiction, demandées par une ou plusieurs personnes, qui ne véhiculent pas une conception erronée du mariage. Car lorsqu’une bénédiction est demandée, elle exprime un appel à l’aide de Dieu, une supplication pour vivre mieux, une confiance en un Père qui peut nous aider à vivre mieux.

f) D’autre part, même s’il existe des situations qui ne sont pas moralement acceptables d’un point de vue objectif, la même charité pastorale nous oblige à ne pas simplement traiter comme « pécheurs » d’autres personnes dont la culpabilité ou la responsabilité peut être atténuée par divers facteurs affectant responsabilité subjective (Cf. Saint Jean-Paul II, Reconciliatio et paenitentia, 17).

g) Les décisions qui peuvent faire partie de la prudence pastorale dans certaines circonstances ne devraient pas nécessairement devenir une norme. Autrement dit, il n’est pas approprié qu’un diocèse, une conférence épiscopale ou toute autre structure ecclésiale autorise constamment et officiellement des procédures ou des rituels pour toutes sortes de questions, car tout ce qui « fait partie d’un discernement pratique dans des circonstances particulières ne peut pas être être élevée au rang de règle », car cela « conduirait à une casuistique intolérable » (Amoris laetitia, 304). Le droit canonique ne devrait pas et ne peut pas tout couvrir, et les conférences épiscopales, avec leurs divers documents et protocoles, ne devraient pas non plus prétendre le faire, car la vie de l’Église passe par de nombreux canaux autres que les canaux normatifs.

Avec Vaticannews

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